vendredi 31 mars 2017

Colonies sauvages, trésors de biodiversité

Les colonies d'abeilles mellifères sauvages sont au cœur des préoccupations de notre association. Ces trésors de la biodiversité sont à mes yeux, du patrimoine vivant qu'il faut protéger, respecter. Source infinie d'apprentissages à qui l'observation au trou de vol est une passion, ces colonies sont les gardiennes du "Sauvage". Les détentrices d'une génétique qui prend le temps et la mesure à l'échelle de l'abeille. Mon instinct et ma confiance en elles sont si forts que je l'affirme : elles nous survivront comme elles l'ont déjà maintes fois prouvé par le passé. C'est vrai, je ne prends pas de risques car par définition, ni vous ni moi ne seront là pour le constater...

Oui, mais si tout cela continuait à s’accélérer, il nous faut désormais l'admettre la vie est en sursis...
Ces colonies sont physiquement des messages d'espoir, surdouées de l'adaptation et de la résilience, elles défient la sélection naturelle et se relèvent toujours. Dénominateurs communs de ses multiples problématiques, l'Homme et son impact...
Savez-vous que l'abeille est forestière ? Depuis son berceau originel jusqu'à notre territoire, depuis ces âges anciens où l'Homme n'était qu'un projet futur de la nature, depuis son milieu tropical jusqu'à la rudesse de nos climats, l'abeille s'est adaptée toujours et encore...Usant de stratégies et d’intelligence collective elle a trouvé au cœur de l'arbre son nid. L'arbre creux incarne déjà toute une histoire naturelle de successions d'habitats : organismes détritivores, insectes, petits mammifères, oiseaux...jusqu'à notre colonie sociale d'abeille mellifère.
Cet arbre creux va lui offrir cette protection contre vents, pluies et aléas climatiques, contre la prédation mais surtout va lui permettre de maintenir les conditions d'homéostasie intrinsèque à l'écologie de la colonie : l'élevage du couvain à 36/37° et un taux d'hygrométrie proche de la saturation. Le cœur de la grappe est a plusieurs moments clés de son développement un véritable hammam où les futures générations se plaisent à grandir.
Constat accablant, il reste peu, très peu, très très peu d'arbres creux... Oui mais il en reste !!!! Bien sur majoritairement dans les espaces sauvages et préservés : marais, forêts...En Permaculture on parle de Zone 5, celle qui ne voit pas l'Homme et son activité, celle qui représente l’assurance vie de la planète, celle qui nous apprend et nous inspire. 
Faute d'arbres creux, les abeilles sont magnanimes et subtiles, utilisent ce qui artificialise le plus ceux-ci notamment les conduits de  cheminées . A leur risque et péril pour l'usage qui en est fait , parfois parce que la cohabitation avec l'homme ne va pas toujours de soi. Enfin caveaux, christ, cavité dans le patrimoine bâti, arrière de volets, greniers désaffectés, plaques d'égout, excavations naturelles dans une falaise font office de nid. Quand la proposition géométrique de la cavité permet une installation durable on observe parfois des colonies pendants des années mais souvent ce sont des choix par défaut. Les abeilles y passeront une année et essaimeront pour trouver enfin le site idyllique de nidification y résideront puis elles essaimeront à nouveau (tout en laissant une nouvelle colonie sœur) parce que c'est ainsi que va la vie de la colonie d'abeille. C'est dans l'intelligence de son cycle biologique qu'elle puise en partie sa force,  sa résilience.

 Mes amis je vous le dit, plantez des arbres. Choyez les, nourrissez vous en et permettez à nos abeilles de s'y loger. D'avance merci de ne pas abattre à tort la rigaud, de planter des haies locales. Et pendant vos randonnées, levez les yeux vers la lumière, peut-être aurez vous la chance de croiser le vol des abeilles qui ramènent à la maison de quoi élever leur famille. Là vous recevrez un cadeau de mère nature, celui de devenir à votre tour le gardien secret de l'un des trésors de la forêt, une colonie sauvage d'abeilles mellifères.
Bees&Love.

En complément deux excellents livres de Vincent Albouy : 



et l'incontournable ouvrage de Bernard Bertrand : 

 

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